Heidelberg en Allemagne : La ville de tous les prodiges

Heidelberg en Allemagne : La ville de tous les prodiges

Située à seulement 140 km de Strasbourg, Heidelberg, la perle du sud-ouest de l’Allemagne, est en passe de devenir la première destination de week-end des Français. Et pour cause ! Un site exceptionnel, une ville d’art et d’histoire, une gastronomie séduisante et une population francophile comptent parmi les atouts de cette ancienne capitale palatine au charme fou. Quant aux festivités de fin d’année, elles transforment la cité médiévale en un véritable conte de fée. Á découvrir de toute urgence !

1896_Eisbahn © Tobias Schwerdt

Tout le monde sur le pont !

Il est de ces visions qui figent un sentiment pour l’éternité : « Vu d’ici, ce pont est d’une beauté telle qu’aucun autre pont au monde ne parvient sans doute à l’égaler » écrivait Goethe. À l’instar du pont Charles à Prague, l’Alte Brücke est une figure emblématique de Heidelberg et la carte postale de l’Allemagne romantique. Ce superbe ouvrage du XVIIIe s. enjambe le Neckar s’ouvre sur la vieille ville, via une porte monumentale flanquée de tours, vestige médiéval de l’ancien mur de fortification. Neuf arches imposantes se reflètent dans la rivière. À la nuit tombée, la Lune luit sur ses pavés en faisant danser les silhouettes des statues. À l’ouest de la porte, une autre curiosité captive les visiteurs. Il s’agit d’un singe en bronze qui depuis le XVe s. avertit tous ceux qui décident de s’aventurer en dehors de la ville. Au-delà de ce pont, « Il fallait se méfier de l’étranger » … C’est à croire que l’animal était devin, car l’étranger, sous l’étendard français, a été fatal. Les troupes de Louis XIV en l’occurrence mirent la ville à sac. Raison pour laquelle Heidelberg montre aujourd’hui un visage majoritairement baroque, ayant perdu une partie de ses joyaux gothiques et Renaissance qui ont longtemps participé à son rayonnement. Rappelons qu’à compter du XIIIe s., la ville était tout de même la résidence des « Électeurs », autrement dit la capitale des rois germaniques. Et elle le resta durant 500 ans. Si ces pillages furent regrettables, ils ont aussi engendré la ville que vous pouvez admirer aujourd’hui, avec toute la cohérence et l’harmonie qu’implique une quasi totale reconstruction à une même époque.

Pont sous la neige © Heidelberg Marketing GmbH

En immersion

La vieille ville se découvre à pied. Vous déambulerez à l’aveugle, le nez en l’air, le long des façades colorées. Vous parcourrez ses rues et places animées en croisant les sourires de ses habitants. Vous craquerez pour une part de gâteau démesurée et pleine de crème à La Fée Bar Café ou encore au Café Nomad Handschuhsheim. Et vous écouterez du jazz en live au Cave 54, temple musical qui accueillit en son temps Ella Fitzgerald.

L’artère principale et commerçante est la Haupstraße. Cet axe d’environ deux kilomètres traverse la cité d’ouest en est. Au numéro 78 se trouve la plus ancienne maison de la ville : Zum Ritter Sankt Georg. Bâtie en 1592 par un huguenot ayant fui la France, elle affiche une richesse ornementale remarquable. Victor Hugo parlait déjà de sa « charmante façade vermeille, damasquinée d’or, toujours vierge, intacte et fière ». À proximité, un bar séculaire subjugue autant par son ambiance que par son décor atypique. Zum Sepp’l est en effet une de ces tavernes investies autrefois par des fraternités estudiantines aux rites singuliers. Nées en réaction à l’occupation napoléonienne, elles exhortaient leurs membres à mener des combats à l’épée jusqu’à provoquer des cicatrices ostentatoires pour preuve de leur bravoure. Ces confréries ont souvent une table à elles pour s’y réunir et terminent leurs séances par des beuveries joyeuses et sonores. Il faut les voir, l’œil brillant et rieur, dans leurs beaux uniformes ! Le lieu en tout cas baigne encore dans son jus, avec ses lambris de bois sombre gravé de noms, ses lustres du siècle dernier et ses fenêtres en culs-de-bouteilles polychromes. Des milliers de photos de ces « cercles de poètes disparus » permettent de remonter le temps.
Saviez-vous que c’est à Heidelberg que la première université d’Allemagne fut créée en 1386 ?

Aujourd’hui, ses trente mille étudiants représentent 1/5e de la population. Le Studentenkarzer ou cachot, situé dans l’Augustinerstraße, est un must pour les « première année ». Ils peuvent y voir les graffitis et caricatures de leurs prédécesseurs enfermés ici, entre 1712 et 1914 pour insubordination ou atteinte aux bonnes mœurs !

Un nid d’aigle

Incarnation par excellence du Romantisme allemand, la forteresse domine la vieille ville. Le Romantisme était un courant artistique qui exaltait le monde du merveilleux. Il encensait les lieux qui étaient à même de générer des émotions fortes comme les vallées embrumées, les forêts obscures et les vestiges d’un autre âge. Quelle vue en tout cas ! Si le château est illuminé toute l’année, il fait écho durant les fêtes de Noël et du Nouvel An aux illuminations du cœur de ville. L’ensemble fait l’effet d’un brasier multicolore fantastique… L’émotion est décuplée ! Du XIVe s. subsiste sa longue façade, omniprésente dans le paysage. Une fois transportés in situ, grâce au funiculaire, vous serez gagnés par… l’émotion ! Le charme de ses jardins opère, considérés en leur temps comme la 8ème merveille du monde. L’entrée du château est formée du Rondell, de la Grosse Tour et de la porte Elisabeth… Un cadeau de Frédéric V à son épouse Elisabeth Stuart en gage de son amour. La halle gothique du pavillon du Puits cache des colonnes romaines en granit provenant du palais de Charlemagne à Ingelheim. L’aile d’Ottheinrichbau, de style Renaissance est la plus sophistiquée.

Ausblick_Altstadt © Heidelberg Marketing GmbH

Prost !

Insolite est le fût de l’électeur Karl Theodor, d’une contenance de 221 726 litres. Du fait d’une région viticole, l’impôt était prélevé au XVIIIe s. sur la production des habitants. En décembre, sur la Markplatz figure une reproduction de ce tonneau de 10 mètres de long, chevauché par Perkeo. Ce dernier était un nain originaire du Tyrol qui avait été engagé à la fois comme fou du roi et maître de chais. On racontait qu’il pouvait boire plus d’une dizaine de litres de vin par jour et même qu’il aurait bu en une seule fois le tonneau en question. Il serait ensuite tombé ivre dans le baril où il se serait noyé. Une autre légende prétend qu’il se serait tué en buvant un verre d’eau qu’il pensait être rempli de vin ! Au-delà de ces légendes rocambolesques, Perkeo, de son vrai nom Clemens Pankert, était un œnologue respecté. Vous le reconnaîtrez à ses vêtements colorés et aux clefs de la cave du château dont il avait la garde, accrochée à la ceinture de son pantalon. Quant au tonneau, il accueille à Noël une trentaine de chalets pour les fans de dégustations culinaires.

Du 22 décembre 2025 au 11 janvier 2026

La fête battra son plein sur la Bismarckplatz et le Winterwäldchen sur Kommarkt jusqu’au 1er janvier. La Karlsplatz et sa patinoire joueront les prolongations jusqu’au 11 janvier. De formidables effluves d’amandes grillées, de pain d’épices, de Dampfnudeln, de saucisses et de fromages émaneront des chalets de la Bismarckplatz. Vous goûterez au vin chaud, à la cannelle, au clou de girofle et à l’orange, et à la fameuse Eierlikör à base d’œufs, servie chaude avec de la crème chantilly. Sur l’Universitätsplatz, les chalets font la part belle à l’artisanat local autour d’un carrousel centenaire et de la traditionnelle pyramide de Noël. Comment fonctionne-t-elle ? Grâce à la combustion de ses bougies qui génère un courant d’air chaud mettant en mouvement l’hélice située au sommet d’un axe, lequel entraîne les plateaux où sont fixées toutes sortes de figurines qui se mettent à tourner. Les personnages de la crèche, le Père Noël, des bonhommes de neige et des animaux de la forêt défilent ainsi devant vous. Sur le Kommarkt, une centaine de sapins sont réunis, à travers lesquels circule le petit train des enfants. Une crèche grandeur nature s’y niche.
Pour ne rien manquer de tous ces décors aussi féeriques qu’impressionnants, l’office du tourisme propose des visites guidées des six marchés de Noël, agrémentées d’anecdotes croustillantes, les samedis 13 et 20 décembre sur la Neckarmünzplatz. Inscrivez-vous ! Notre dernier conseil : laissez-vous envoûter par les chansons festives des chorales d’enfants, une merveille !

Informations pratiques

Accès
Par la route : à 550 km de Paris
Par le train : TGV depuis Paris et Strasbourg avec correspondance à Karlsruhe ou Mannheim. Comptez environ 3h30 de trajet.

Plus de renseignements sur le site de l’Office.

Dormir
Hôtel 3 étoiles 
Hôtel 4 étoiles

Se restaurer
Au DJNGL 
Au Schnitzelbank 
À l’Oskar Restaurant & Vinotek 

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