Hôtel Bellevigne I Escapade en Bourgogne I Côte d'Or

On a découvert l’Hôtel Bellevigne en Bourgogne

À quelques kilomètres de Beaune en Bourgogne, un hôtel discret a récemment ouvert ses portes. Nous y avons passé deux jours, à vivre lentement. Entre spa, cuisine ouverte, cave voûtée et lumière dorée, Bellevigne nous a offert bien plus qu’un séjour : une parenthèse. Entrer en Bourgogne comme on entre dans un autre rythme.

© David Rosemberg

48h à Bellevigne en Bourgogne

Côte d’Or. La Bourgogne. Le vin. La gastronomie. Une région dont le nom résonne bien au-delà de ses frontières, alors que peu de gens, finalement, ont eu le privilège de la fouler. Il y a des territoires qui vibrent dans l’imaginaire collectif, et celui-ci en fait partie. Pour nous, Français, c’est un luxe à portée de main. Celui de pouvoir changer de rythme, entrer dans une autre temporalité. Celle des vignes, des caves, des silences pleins, des dîners généreux.
Voyager ici, c’est traverser un paysage de veines minérales, dessinées par les alignements de Chardonnay et de Pinot Noir. On les suit comme on lirait une carte du vivant. Ces cépages structurent le territoire autant que les villages eux-mêmes, et font surgir cette image forte : celle d’une terre qui respire par ses vins. Nous vous invitons à découvrir cette escapade bucolique depuis l’hôtel Bellevigne.  

À Chambolle-Musigny, une adresse confidentielle

Nous avons posé nos valises à Chambolle-Musigny, au cœur de la Côte d’Or. L’Hôtel Bellevigne y a ouvert ses portes en octobre 2024. Cette ancienne maison de vin, voisine de la célèbre maison Boursot et non loin du mythique Clos de Vougeot, a été transformée avec soin par le groupe Les Hôtels Très Particuliers (à qui l’on doit déjà Les Maisons de Campagne ou l’Hôtel Arnold en Alsace).
Dès l’arrivée, une sensation s’installe. Le lieu dégage une paix profonde. Le jardin est maîtrisé sans rigidité, les vieilles pierres blondes attrapent la lumière. Les couleurs rappellent les teintes chaudes de l’ été à Saint-Tropez, mais ici la mer, ce sont les vignes, et les oliviers laissent place aux ceps alignés.

Une chambre comme refuge

Nous sommes accueillis avec douceur. Le service est attentionné, fluide, presque silencieux. On nous accompagne jusqu’à l’une des 37 chambres. Les tonalités sont pastel, le mobilier mêle pièces anciennes et lignes épurées, dans une déclinaison de verts adoucis. Tout est apaisé. Le travail de l’architecte d’intérieur Jordane Arrivetz est d’une élégance rare : il mêle héritage discret et confort contemporain avec une grande justesse. On sent la fraîcheur d’un lieu encore confidentiel, et le plaisir simple d’être parmi les premiers à en découvrir l’âme. 

Au réveil, la lumière est douce. Depuis la chambre, la vue sur le clocher du XVIe siècle nous rappelle que ce lieu a une histoire. 

© David Rosemberg
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Le Spa des Tanins, ou l’art de ralentir

Arrivés en fin d’après-midi, nous prenons un café, puis descendons au Spa des Tanins, véritable cocon de déconnexion. Le rituel commence par un bain de pieds infusé de fleurs locales et de nectar de vigne, accompagné d’un verre de blanc. L’effet est immédiat. Pas d’esbroufe ici. Tout est pensé pour relâcher la pression, pour laisser le corps revenir à lui-même.
Le massage, à l’huile de pépins de raisin de la marque bio et locale Sarmance, est un vrai soin, pas une formule. La praticienne est précise, chaleureuse, parfaitement alignée. Le sauna et le hammam, de taille intime, prolongent cette expérience avec sobriété. Les matières sont belles, les volumes équilibrés. À deux, c’est parfait.

Cave, cru et transmission

Avant le dîner, une dégustation est proposée dans la cave d’origine, préservée, voûtée, presque sacrée. La sommelière nous guide dans un voyage sensible à travers les arômes, les crus, les accords. Elle parle avec simplicité, avec passion. Nous apprenons. Nous écoutons. Nous goûtons. C’est une entrée en matière parfaite.

© David Rosemberg
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Un artisan du bois et du feu

Ce soir-là, un moment rare nous attend : une rencontre avec Daniel, tonnelier et créateur de l’oenotourisme tonnelier. Il nous partage son savoir, avec des mots d’artisan. Il raconte les forêts de chêne françaises, les temps de séchage, les techniques de chauffe. On découvre qu’un tonneau neuf peut coûter plus de 1 000 €, dont 700 rien que pour le bois. Quatre ans sont nécessaires avant qu’il soit prêt à accueillir le vin. C’est passionnant. On écoute comme des enfants. Ici, l’hospitalité prend le temps de faire vivre l’inattendu.

Le dîner en cuisine, au cœur de l’action

Et puis, vient l’heure du dîner. Nous pensions découvrir la salle du restaurant, d’ailleurs superbe, avec ses banquettes rayées, ses lumières douces et sa carte qui donne envie, mais ce soir-là, une surprise nous attend : nous sommes invités en cuisine.
C’est là, à un îlot central, que nous sommes installés, en immersion. D’un côté, nous. De l’autre, le chef Yohan Walliang, arrivé en janvier 2025, et sa brigade. Tout autour, une cuisine ouverte, grande, lumineuse, inspirante. Pas de distance, pas de spectacle, juste une proximité naturelle. Les plats arrivent comme des évidences. Les sauces, les cuissons, les jus : tout est maîtrisé, sans jamais chercher à briller. Yohan vient discuter entre deux préparations. Il partage ses idées, sa passion pour les produits, pour la Bourgogne. On se sent bien. On observe, on savoure, on laisse faire. Nous n’avons même pas envie de choisir. Juste de nous laisser porter.

Le lendemain, le petit déjeuner est servi dans la cuisine, au même endroit que la veille. Et c’est un plaisir simple, généreux. Pain frais, confitures maison, fruits, fromage, café. Pas d’artifice, tout est bon.

© David Rosemberg
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L’empreinte du passé

Bellevigne est installé dans l’un des deux anciens châteaux de Chambolle-Musigny. Un ancien domaine viticole appartenant autrefois au Duché de Bourgogne. Il aurait accueilli, au XVIIe siècle, les moines du Clos de Vougeot, dans une configuration semi-monastique, un lieu de résidence et de travail en lien direct avec la vigne. Un monastère rural, ouvert sur le vivant.
Et c’est peut-être cela qui donne au lieu cette énergie verticale, cette paix profonde. Le silence, ici, a du sens. Il raconte quelque chose. Une forme de continuité tranquille.
Il a fallu dix-huit mois de travaux pour lui redonner vie. Le clocher du XVIe siècle, classé, veille toujours. Les volumes ont été respectés, les matériaux choisis avec justesse, les investissements réalisés sans surenchère. C’est un lieu rare, réhabilité sans jamais trahir ce qu’il fut. Et c’est peut-être ça, le plus beau : cette capacité à faire renaître sans bruit, sans décor. Tout est à sa place.

Hôtel Bellevigne : informations pratiques

Hôtel Bellevigne, Chambolle-Musigny, Côte-d’Or
37 chambres
À partir de 120 € la nuit (hors petit-déjeuner)
Petit-déjeuner : 22 €
Restaurant ouvert aux non-résidents
→ À noter : menu du midi 3 plats à 34 €
Ouvert toute l’année
Accès : 1h30 depuis Paris en TGV (gare de Dijon), puis 20 minutes en voiture

Informations et réservation : 
https://www.bellevigne-hotels.com/

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