Week-end en Belgique : Bruxelles et Gand,
un city trip culturel entre lumière, perspectives et patrimoine vivant
Dans un automne où la plupart des voyageurs cherchent les derniers rayons du sud de l’Europe, la Belgique offre une alternative inattendue. Proches, accessibles et culturellement denses, Bruxelles et Gand composent un itinéraire idéal pour un week-end depuis Paris.
- 11/2025
- Récit de voyage : David Rosemberg
Bruxelles, capitale créative aux multiples points de vue
L’arrivée à Bruxelles se fait sous un ciel mouvant, typique de la saison. La lumière y change rapidement, révélant des reflets différents à chaque coin de rue. Le nhow Brussels Bloom, situé à quelques minutes de l’hypercentre, s’inscrit parfaitement dans cette dynamique visuelle. L’hôtel affiche une identité artistique singulière, où grandes fresques colorées, lignes urbaines et installations contemporaines redonnent au voyageur la sensation d’observer la ville à travers un prisme créatif. Les chambres comme les espaces communs font la part belle à la couleur et à l’expression graphique. Le parti pris visuel est assumé. L’établissement propose également un atelier de peinture libre, où toiles blanches et pinceaux permettent aux visiteurs de se prêter au jeu de la création. Une initiative rare dans l’hôtellerie bruxelloise, qui s’inscrit dans la logique d’une ville où l’art se regarde, se pratique et se vit.
Une visite du centre historique guidée par un regard humain
La découverte de Bruxelles se poursuit avec un guide local. Son humour direct, son énergie et sa connaissance intime des lieux donnent à la visite une dimension profondément humaine. Cette voix, qui porte plus loin que la pluie, ouvre un véritable champ de vision sur la capitale, loin des circuits standardisés. Sous son regard, la Grand-Place dévoile son architecture dorée et son harmonie géométrique. Les galeries royales s’observent comme un théâtre de verre où jeux de lumière et passages de silhouettes composent une scène permanente. Dans les ruelles commerçantes, les senteurs de gaufres et de chocolat chaud se mêlent aux vitrines, créant une atmosphère sensorielle largement visuelle. Les façades Art nouveau, les maisons à pignons restaurées et les passages couverts forment une succession de tableaux urbains. Bruxelles apparaît alors comme une ville où chaque époque offre un angle de lecture différent.
L’étape gourmande : Corné Dynastie
Non loin du centre, la chocolaterie Corné Dynastie, fondée en 1932, s’impose comme une halte incontournable. Antoine, représentant de la cinquième génération, y perpétue un savoir-faire transmis sans interruption. Le chocolat chaud qu’il propose figure parmi les meilleurs de Bruxelles : dense, équilibré et réconfortant. Cette pause gourmande offre un autre regard sur la ville, plus intime, presque introspectif, où l’on observe la pluie depuis les vitrines embuées avant de reprendre la marche.
Un dîner avec vue intérieure
Le soir venu, Bruxelles continue d’offrir des perspectives nouvelles. Au restaurant du nhow Brussels Bloom, la salle ouverte sur l’extérieur permet d’observer la ville par fragments : reflets sur les vitres, éclairages de façade, silhouettes nocturnes. La cuisine, centrée sur des produits locaux réinterprétés, prolonge la signature visuelle de l’hôtel. L’ensemble offre une manière douce de conclure la journée en regardant Bruxelles se transformer avec la nuit.
Gand, ville étudiante et laboratoire artistique
À trente minutes de train, Gand offre une lecture totalement différente du territoire belge. Dès la sortie de la gare, la ville se donne à voir comme un ensemble cohérent de canaux, de façades médiévales et de ruelles pavées où l’eau, la brique et la lumière dialoguent en permanence. L’hébergement au NH Collection Gent, situé face à l’Hôtel de Ville, renforce cette impression. L’intérieur, sobre et lumineux, met l’accent sur les lignes claires et les teintes apaisantes. Chaque fenêtre devient un cadre sur la ville : les toits, la place, les flux de piétons.
Un dîner voûté dans les profondeurs de la ville
L’une des expériences les plus singulières du séjour est le dîner organisé dans la cave voûtée de l’hôtel. On y accède par un escalier de pierre qui plonge littéralement sous la ville. Les voûtes, autrefois utilisées pour le stockage du vin, conservent une atmosphère dense et historique. Le chef accueille les convives lui-même, présente ses plats, raconte son approche culinaire avec simplicité. Un conteur intervient ensuite, accompagné d’un instrument à cordes. La combinaison de la musique, de la pierre et des récits crée une expérience immersive, où les sons rebondissent sur les murs et modifient la perception du lieu. Une autre manière de regarder Gand, sous un angle moins attendu, presque souterrain.
Gand en perspectives
La visite de la ville se poursuit à pied. Les quais de la Lys offrent des vues changeantes selon les heures du jour. Les façades se reflètent dans l’eau, les ponts découpent des silhouettes nettes, et certains panoramas semblent tout droit sortis d’une peinture flamande. Une promenade en bateau permet de saisir cette architecture depuis un autre axe. Le guide, doté d’un humour typiquement belge, apporte des anecdotes qui stimulent autant le regard que l’écoute. Au fil de la navigation, la ville se révèle dans son épaisseur historique et son ancrage contemporain.
Une scène artistique en constante évolution
Gand doit beaucoup de sa vitalité à sa population étudiante et à l’université qui structure une grande partie du centre-ville. Les fresques de street-art, présentes dans plusieurs quartiers, renforcent cette dynamique. Certaines sont signées d’artistes reconnus, d’autres anonymes, mais toutes participent à une lecture multiple de l’espace urbain. La ville se regarde alors comme une œuvre composite, où chaque mur devient une surface d’expression.
Derniers éclats, dernière lumière
Le dernier matin, un changement de météo transforme littéralement la perception de la ville. Le soleil apparaît, les pavés sèchent, les couleurs se saturent. Les nuances de rouge, de pierre et de vert prennent une tonalité nouvelle. La visite “Craving for Ghent”, menée par Noël Callebout, permet d’observer Gand sous cette lumière retrouvée. Les détails architecturaux, les jeux d’ombre, les perspectives entre les ruelles s’apprécient différemment, comme si la ville offrait un autre visage avant le départ.
Informations pratiques
Accès :
Paris–Bruxelles en 1h20
Bruxelles–Gand en 30 minutes
Hôtels :
nhow Brussels Bloom : 120–160 €
NH Collection Gent : 150–180 €
Restauration :
Brasseries belges de qualité : 20–35 €
Fruits de mer au Pakhuis : dès 45 €
Chocolat chaud Corné Dynastie : environ 5 €
Culture :
CityCard Gent (48 h) : 42 €
Visites guidées de Bruxelles : 20–30 €
Budget (hors déplacement) :
À partir de 150–200 € par jour et par personne.